Hausse du niveau de la mer liée au changement climatique : rapport de la 12ème session du groupe des experts du GIEC

Le rapport de la 12ème session du groupe des experts du GIEC vient de paraître. L'évolution du niveau moyen de la mer, l'une des conséquences majeures du réchauffement, est réévalué : d'ici 2100, les scientifiques estiment maintenant que le niveau marin peut augmenter en moyenne de +26 à +82 cm suivant les modèles contre +18 à +59 cm dans le précédent rapport paru en 2007. Cette réévaluation est notamment dû à une meilleure prise en compte de l'écoulement dans les océans arctiques et antarctique des glaciers côtiers du Groenland et de l'Antarctique.

Date de sortie 27/08/2024

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Les projections de l'élévation moyenne mondiale du niveau des mers durant le 21ème siècle par rapport à 1986-2005
Les projections de l'élévation moyenne mondiale du niveau des mers durant le 21ème siècle par rapport à 1986-2005 à partir de la combinaison de CMIP5 et de l'ensemble des modèles basés sur les processus de RCP2.6 à RCP8.5. La gamme probable évaluée apparaît comme une bande ombragée. Les fourchettes probables évaluées pour la moyenne sur la période 2081-2100 pour tous les scénarios RCP sont donnés sous forme de barres verticales colorées, avec la valeur médiane correspondante donnée par une ligne horizontale.

Evaluation de la hausse de la température suivant les modèles utilisés

Le réchauffement climatique est confirmé. Suivant les modèles la température mondiale devrait augmenter entre 0,3°C et 4,8°C. Quatre principaux modèles sont utilisés : RCP 2.6, RCP 4.5, RCP 6.0, RCP 8.5 prenant en compte l'évolution du forçage radiatif sur la période 2006-2300 à partir de l'évolution de concentration des gaz à effet, de serre, d'ozone et de précurseurs.

Estimation de l'augmentation du niveau moyen des océans

La hausse du niveau moyen de la mer va continuer à augmenter au cours du 21ème siècle. Dans tous les scénarios, le taux d'élévation du niveau moyen des mers sera très probablement supérieure à celle observée au cours de 1971-2010 en raison de l'augmentation du réchauffement des océans et l'augmentation de la perte de masse des glaciers et des calottes glaciaires.

L'élévation du niveau moyen de la mer mondial pour 2081-2100 par rapport à 1986-2005 sera probablement de l'ordre de (hausse donnée avec une intervalle de confiance) :

  • + 0,26 à 0,55 m pour le modèle RCP2.6 ;
  • + 0,32 à 0,63 m pour le modèle RCP4.5 ;
  • + 0,33 à 0,63 m pour le modèle RCP6.0 ;
  • + 0,45 à 0,82 m pour le modèle RCP8.5.

 

Pour le modèle RCP8.5, la hausse d'ici 2100 sera entre +0,52 à +0,98 m, avec une tendance moyenne annuelle sur la période 2081 à 2100 entre 8 à 16 mm an-1. Ces plages sont dérivées de CMIP5 projections climatiques en combinaison avec des processus basée sur des modèles et l'évaluation de la littérature scientifique des contributions de la fonte des glaciers.

Dilation thermique et Fonte des glaciers principaux contributeurs de la hausse du niveau de la mer

Dans les projections RCP, la contribution de la dilatation thermique et de la fonte des glaciers serait respectivement de l'ordre de 30 à 55% et 15 à 35% pour l'élévation globale du niveau de la mer au 21ème siècle. 

Sur la base des connaissances actuelles, seule l'effondrement de grands blocs de la calotte glaciaire antarctique dans l'océan, si elle devait avoir lieu, pourrait causer une augmentation substantielle du niveau moyen global de la mer au-dessus de la fourchette probable au cours du 21ème siècle. 

Une hausse du niveau de la mer encore plus importante ?

La base de projections plus élevées de l'élévation du niveau moyen de la mer au 21ème siècle a été examinée par les experts du GIEC. Il a été conclu qu'il existe des preuves actuellement insuffisantes pour évaluer la probabilité de niveaux spécifiques au-dessus de la fourchette probable évaluée. De nombreuses projections des modèles semi-empiriques donnent des estimations de l'élévation du niveau moyen global de la mer supérieures aux modèles utilisés par le GIEC (jusqu'à environ deux fois plus importants), mais il n'y a pas de consensus dans la communauté scientifique quant à leur fiabilité et il y a donc peu de confiance dans leurs projections .