Bilan du workshop organisé par le PSMSL
Le Workshop organisé par le PSMSL a permis d'aborder différentes approches scientifiques sur le calcul des tendances globales et régionales du niveau de la mer à partir des données altimétriques et marégraphiques. L'importance de disposer de séries de mesures marégraphiques de durée au moins supérieure à 40 ans a été soulignée. A ce titre, la complémentarité des séries marégraphiques avec les 20 ans d'altimétrie accumulées aujourd'hui a été reconnue comme fondamentale.
Le besoin de disposer, pour chaque pays, d'un inventaire des données marégraphiques disponibles au format analogiques (registres, marégrammes papier) a été soulevé en vue d'identifier les volumes prioritaires qui, une fois numérisés, permettront de constituer des séries marégraphiques de durée supérieure à un siècle. A ce titre, l'inventaire français, a été pris comme modèle. Loin d'être exhaustif il recense déjà 2 200 ans de mesures analogiques.
Par ailleurs, l'accent a été mis sur l'importance de corriger les mesures marégraphiques des mouvements verticaux du socle terrestre sur lequel est implanté le marégraphe afin de prendre en compte les effets du rebond post glaciaire (très marqué sur les régions polaires) ou encore des mouvements tectoniques associés aux zones volcaniques et sismiques. Outre la modélisation de ces phénomènes, l'utilisation d'antennes GNSS (GPS, Galileo, GLONASS,..) colocalisées avec les marégraphes, permet de mesurer ces mouvements verticaux et de rapporter les observations marégraphiques au référenciel spatial de l'IGS.
Enfin, de nombreuses présentations ont mis en évidence la complexité des processus impliqués dans l'étude climatique des variations du niveau moyen de la mer : Expansion thermique due au réchauffement de la masse d'eau, fonte des glaces (Groënland, Antarctique, glaciers continentaux,..), gestion des ressources en eaux douces continentales (barrages, consommation, rejets,..). Des efforts sont réalisés pour sensibiliser les autorités sur l'importance d'anticiper et s'adapter à une montée du niveau la mer progressive estimée, pour 2100, entre 26 et 82cm selon les scénarios climatiques envisagés (IPCC 2013).
Bilan des sessions GLOSS
Lors du meeting GLOSS qui a suivi, les représentants nationaux ont pu assister aux comptes rendus d'activité des institutions et datacenters GLOSS ainsi que poursuivre les échanges techniques sur la mesure de la hauteur d'eau et ses applications.
Plusieurs centres de données GLOSS ont pu faire états de leurs avancements : le PSMSL pour les niveaux moyens, l'UHSLC pour les données horaires qualifiées, VLIZ pour les données brutes temps réel, et le portail web français SONEL pour les observations GNSS colocalisées avec les marégraphes.
Un inventaire des techniques de numérisation des mesures marégraphiques analogiques a été aussi présenté. Il apparaît que seul le logiciel NUNIEAU développé par le CETE Méditerranée intègre des outils spécifiques à la numérisation de marégrammes, et pourrait donc répondre au besoin de la communauté internationale. Par ailleurs, pour la numérisation de registres et tableaux, un projet spécifique pourrait s'inspirer des méthodes du projet ACRE pour la numérisation par le grand public des observations météorologiques archivées dans les journaux de bords de la Royal Navy.
En accord avec les thèmes abordés lors du workshop, une attention particulière a été portée sur la conduite et la diffusion des nivellements entre les marégraphes, les repères de marée et l'antenne GNSS. Ces mesures garantissent que les mouvements mesurés par l'antenne sont bien identiques à ceux du marégraphe. A ce titre, l'installation de l'antenne GNSS à moins de 1km de la station marégraphique est vivement recommandée.
Concernant la mesure, l'utilisation de capteur radar fait le consensus grâce à une précision verticale meilleure que celle des capteurs acoustiques, et à une dérive quasi-inexistante. Toutefois, cette amélioration technique n'exclut pas les contrôles réguliers (tirants d'air et/ou échelle de marée) afin d'être en mesure de détecter les erreurs dues à l'usure de l'installation (dé-lamination, chocs,...) et de bien maîtriser la référence verticale de la station. La France, précurseur dans l'utilisation des capteurs radar en marégraphie, a fait valoir son expertise, notamment sur les installations en puits de tranquillisation.
Enfin, la France, le Japon, la Corée, le Mexique, le Pakistan, les Philippines, l'Arabie Saoudite et la Suède ont présenté leur rapport d'activité national témoignant de la portée mondiale des recommandations GLOSS. Les supports de présentation sont en ligne sur le portail de la COI-GOOS.
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